PAS DE COMBAT CONTRE L’UE
SANS COMBAT CONTRE LE CAPITALISME !
La journée du 29 février est un moment important de la lutte contre l’austérité en Europe. Cela nécessite cependant de faire toute la clarté sur l’UE.
Les dirigeants des pays européens vont adopter sans la moindre consultation populaire un nouveau traité dans la continuité et l’aggravation des précédents (Maastricht, Lisbonne).
Il s’agit pour la classe capitaliste dominante de favoriser la lutte contre les « déficits publics », d’introduire l’obligation de la « règle d’or », véritables diktats de l’oligarchie financière ce qui soumet davantage les Etats et parlements nationaux et rend encore plus illusoire les velléités réformistes sur une « autre Europe ».
En France, dans ce cadre, Sarkozy a annoncé deux contre-réformes : la TVA « sociale » qui appauvrira davantage les couches populaires, par la hausse des prix tout en exonérant davantage le capital et les accords de « compétitivité/travail » que Sarkozy veut mettre en place avec les syndicats d’accompagnement et qui visent à allonger le temps de travail en baissant de fait les salaires !
Tant pis pour les illusions de certains, Hollande n’est pas de reste et vante (dans la presse financière anglaise) les avancées du PS « dans le libéralisme » « et les résultats de la gauche dans les privatisations » (record battu sous Jospin).
Les coups les plus durs vont donc venir après la présidentielle sous forme d’austérité de droite ou de « gauche ». Pour résoudre la question d’efficacité dans les luttes, seule parade à l’austérité, il faut faire la clarté sur l’UE et ses sources.
L’UE MACHINE DE GUERRE
CONTRE LE NIVEAU DE VIE ET LES LIBERTES DES PEUPLES
Les décisions des diverses instances de l’UE ont toujours revêtu un caractère de classe favorable aux seuls monopoles. Caractère antidémocratique affirmé puisque chaque refus de traité lors d’une consultation populaire s’est vu annulé !
Caractère belliciste puisque « construites pour la paix », l’UE et l’OTAN se sont engagés dans des guerres coûteuses et injustes en Yougoslavie, en Afghanistan, en Libye.
Caractère antisocial puisque l’UE signifie la précarité de la jeunesse, la destruction des aspects progressistes des codes du travail, l’allongement de la durée du travail et de carrière, les délocalisations, les restrictions drastiques de dépenses publiques, la baisse du pouvoir d’achat, les « aides » financières au capital, la généralisation du chômage comme une « norme », la liquidation des conquêtes sociales du XXème siècle.
Cette politique des monopoles via leur instrument l’UE a engendré une hausse vertigineuse des profits, l’intensification de l’exploitation, le pillage des pays dominés. L’UE est un adversaire du progrès social et sa politique prend ses racines dans le mode de production capitaliste.
L’UE a été construite par et pour les monopoles, pour élargir le marché à l’échelle de l’Europe et du monde. Suivant les directives de la Table ronde des industriel européens et de l’oligarchie, les partis libéraux-bourgeois (comme l’UMP) et sociaux-démocrates dirigent en alternance les gouvernements des divers pays européens et prônent la même austérité partout afin que les grandes sociétés réalisent le profit maximum.
Le nouveau traité encadrera la future politique de ces mêmes courants politiques partout en Europe.
Malgré cela la gauche réformiste prétend « possible » une « autre Europe » dans le cadre de l’UE. Comment ? «Par la transformation des statuts de la Banque centrale Européenne » en « banque pour l’emploi et la relance » sans toucher à la propriété capitaliste, par « une véritable gouvernance de la zone euro », « par une autre répartition des richesses ».
Pour mieux faire avaliser leur politique, les monopoles ont besoin d’une gauche qui « conteste » et qui sème des illusions à la fois sur le cadre de l’UE et du capitalisme.
En effet subventionnés par l’UE, le Parti de la gauche européenne (branche française, le Front de gauche), la confédération européenne des syndicats (CES) ne peuvent mener une opposition frontale et indépendante. L’opportunisme contemporain prend la forme d’un altercapitalisme (un autre capitalisme) fondé sur une prétendue opposition du capitalisme industriel et de la finance. C’est oublier l’analyse magistrale de Lénine sur la fusion du capital industriel et bancaire au stade du capitalisme de monopoles !
PAS DE COMBAT CONTRE L’UE SANS COMBAT CONTRE LE CAPITALISME !
D’autres préconisent une sortie de l’euro (toujours dans le cadre du capitalisme), le « protectionnisme national ou européen ». C’est « oublier » les traits du capitalisme contemporain fondé sur la dépendance et l’interdépendance de chaque pays. On ne peut aménager l’UE ou les Etats nationaux pour faire « une autre politique », car précisément règne pour pérenniser le capitalisme, le pouvoir (dictature de classe) du capital financier dans l’entreprise, l’Etat, les Unions impérialistes.
Est-on pour autant impuissants ? Non, il faut transformer le rejet exprimé des conséquences de la politique européenne lors du référendum, en stratégie dirigée contre l’UE et ce qui sous-tend sa politique le système capitaliste.
Ce sont tout d’abord les grèves massives et continues, les actions multiformes pour faire payer au capital sa crise et ses dettes (en France les aides au capital constituent une large partie de la dette).
Dans les luttes émergera le projet anticapitaliste d’autant plus vite si nous reconstruisons un véritable Parti communiste, révolutionnaire et indépendant qui ne peut être porté que par la classe ouvrière en alliance avec les autres catégories de travailleurs. L’UE et le capitalisme ne sont pas réformables dans l’intérêt populaire, la rupture avec l’UE est donc un combat vital, indissociable de la lutte pour renverser le capitalisme.
Le chemin révolutionnaire sera long et difficile mais pour l’émancipation des exploités et opprimés, la solution c’est le socialisme avec le pouvoir ouvrier, l’appropriation sociale des monopoles et banques, la planification économique, la paix, une démocratie supérieure celle du travail !
UNION des REVOLUTIONNAIRES-COMMUNISTES DE FRANCE
(URCF-Construction du parti)
le 29 février 2012