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B°) L’idéologie 1°) Le retour du Lyssenkisme 

 

Il y a plus de 60 ans l’idéologie a commandé à la science. La science nouvelle celle du prolétariat allait montrer sa supériorité sur la science bourgeoise. Des biologistes de la science prolétarienne affirmaient avoir transformé des bactéries en virus, des cellules végétales en cellules animales. Cette science nouvelle permettait de démasquer les scientifiques bourgeois. L’agronome Vavilov finit ses jours au Goulag. En Tchécoslovaquie, la statue de Mendel fut abattue. En France, Marcel Prenant fut exclu du Comité central en 1947 et démis de toutes ses responsabilités. Les biologistes membres du PCF quittèrent le Parti sur la pointe des pieds. Ayant euthanasié la biologie, le lyssenkisme s’en prit à la psychanalyse puis à la relativité d’Einstein. Mais le lyssenkisme se cassa les dents sur la physique une discipline déjà bien établie dont les applications tant militaires que civiles validaient le bien fondé. Ce fut le début de sa fin.

Le bilan du prima de l’idéologie sur la démarche scientifique fut terrible. La biologie et l’agronomie soviétique mirent 30 années à s’en remettre.

 

Que de similitudes entre le lyssenkisme et l’idéologie anti PGM! Que de similitudes entre Lyssenko et Bové !Les scientifiques bourgeois ont été remplacés par ceux qui sont à la solde de Monsanto et des multinationales. La science citoyenne a remplacé la science prolétarienne.Le lyssenkisme et le mouvement anti-PGM reposent sur le reflexe pavlovien de l’anti-américanisme qui a l’avantage d’éliminer toute réflexion. Le lyssenkisme réfutait la génétique, les anti-PGM diabolisent les biotechnologies. Les méthodes sont les mêmes, campagnes hystériques, exagération, propos mensongers, intimidations. Les conséquences sont les mêmes : ceux qui veulent poursuivre leur travaux sont amenés à s’exiler. Avec le lyssenkisme comme avec les anti-PGM, on ne discute pas on se soumet !

 

Lyssenko comme Bové instrumentalisés par le pouvoir ne doivent leur notoriété qu’à lui et à la presse, relai de ce dernier.

 

 2°) Quelle est l’idéologie des anti-PGM ? 

 

« Quand la bourgeoisie m’applaudit je me demande quelle bêtise j’ai bien pu commettre » déclarait A Bebel. La bourgeoisie est d’une grande mansuétude à l’égard des anti-PGM. Une partie d’entre elle ne reprend elle pas cette idéologie ?

 

Lutter contre les OGM serait lutter contre l’ordre des multinationales. Il est pour le moins étonnant de trouver à la pointe de ce combat des personnalités et des journaux qui sont les défenseurs de cet ordre.Mme C. Lepage du Modem, M N.  Mamère des Verts (qui a « déstalinisé » Bègles, avec l’aide de l’UMP ) ne nous avaient pas habitués à de tels combats. Le CRIIGEN de Mme Lepage n’est il pas financé par la multinationale Carrefour, grande adepte du bio. Mme S. Royale, qui protège le Poitou de l’intrusion mortifère des PGM ne considère-t-elle pas le smic à 1500 € brut comme démagogique ! Que dire des journaux Le Monde et Libération financés par le capital et qui régulièrement relaient le discours anti-PGM ? En Europe, l’Autriche et la Pologne en pointe dans le conservatisme des idées (et la dérégulation sociale pour la Pologne) le sont tout autant dans le combat anti-PGM.

 

 

Quant à José Bové, il bénéficie d’une sympathie des médias et de la presse ainsi que d’un statut d’extraterritorialité dont n’a jamais bénéficié aucun militant syndical salarié. Lui, qui accumule les peines de prisons avec sursis, bénéficie d’une mansuétude stupéfiante de la part de la justice qui jusqu’à présent n’avait pas l’habitude de plaisanter avec le viol du droit de propriété. Sa grève de la faim commencée après les fêtes, fut particulièrement bien couverte par les médias. Il bénéficia de la visite de Mme Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, qui payant de sa personne, n’hésita pas à lui faire la bise. Mme Royale, toujours elle, vint lui dire tout le bien qu’elle pensait de son combat ! il fut même reçu par Michel Barnier, ministre de l’agriculture !

 

Les scientifiques ne sont nullement à l’abri des idéologies. Aux USA des scientifiques publiant dans des revues à comité de lecture sont partisans du créationnisme. L’organisation de la cellule est d’une telle complexité qu’elle ne peut être le fruit que d’un dessein intelligent et non de l’évolution. Ceux qui sont opposés aux PGM ne le sont pas sur la base de données objectives mais d’un à priori idéologique. Ils reconnaissent être minoritaires dans la profession. La plupart sont très méfiants à l’égard des biotechnologies qui leur apparaissent modifier l’ordre naturel. Ainsi Jean Marie Pelt, du comité scientifique du CRIIGEN écrit dans Plantes et Aliments transgéniques :- « La transgénèse est une transgression qui va à l’encontre des principes éternels établis par les mythologies les plus anciennes »- « L’idéologie du mélange sans limite prend à revers toute la tradition occidentale. Qu’il s’agisse des audaces de Prométhée dans la mythologie grecque ou de l’exclusion du Jardin d’Eden…on assiste toujours à la même mise en garde : Ne franchissez pas la ligne, sinon il risque de vous en cuire »- « Le désenchantement de la nature et l’absence complète de prise en compte de ses dimensions spirituelles se trouvent à l’origine des errances et des probables errements du génie génétique ». GE Seralini, C Velot, et J Testart, les deux premiers maitres de conférence, le troisième directeur de recherche Inserm sont à la pointe du combat anti-PGM. Aucun d’entre eux n’est impliqué dans la lutte des travailleurs scientifiques contre l’asservissement de la recherche publique à la stratégie du capital et du pouvoir politique. Pour J Testart, nous serions dans une société scientiste ou les scientifiques décideraient des choix de société. Fidèle à ses idées trotskystes originelles J Testart rend les scientifiques responsables des choix des forces dominantes, c’est ce qu’il appelle la techno-science. Il y aurait environ 90 000 salariés (les chercheurs, ingénieurs, les enseignants chercheurs du système public de recherche et d’enseignement supérieur) qui non soumis à aucune subordination hiérarchique, décideraient des choix scientifiques et technologiques ! Exit le pacte pour la recherche, l’ANR, l’AERES ainsi que la LRU. Il est compréhensible que les idées de J Testart ne recueillent pas beaucoup d’oreilles attentives parmi le monde des scientifiques confrontés à la réalité quotidienne de la recherche permanente de moyens financiers pour travailler.

 

J Testart, président de l’association « Sciences citoyennes » milite pour que les citoyens interviennent dans les choix scientifiques. Ce qui est non seulement démagogique mais profondément réactionnaire. « On peut s’interroger sur la place qui sera donnée à la société civile par rapport aux scientifiques dans les futures instances d’évaluation, comme la Haute Autorité sur les OGM ? … Les scientifiques ne doivent pas être les seuls à décider ». Mais décider de quoi ? De cultiver des PGM ou de décider si tel PGM présente ou non des avantages particulier d’ordre économique et sanitaire ?

 

La société de J Testart est celle des USA ou chaque communauté locale choisit démocratiquement ce que l’école va enseigner (la Bible, le dessein intelligent ou l’évolution).

 

Sciences citoyennes veut que la société civile interviennent dans les choix de recherche. L’association est membre du réseau international des boutiques des sciences qui est un lobby ayant pour but de fournir ;

 

«  un support de recherche indépendant et participatif qui répond aux préoccupations de la société civile. Les boutiques de sciences sont des organisations qui offrent à des groupes de citoyens un accès très peu cher aux connaissances et recherches scientifiques et technologiques afin qu’ils puissent acquérir des améliorations sociales et environnementales. Leurs activités sont basées sur le fait que des organisations de la société civile ont leurs propres besoins en terme de recherche, en plus des demandes de l’état et du marché. Les boutiques se veulent un outil démocratique dans la production des connaissances scientifiques et servent alors d’interphase entre des groupes de citoyens (des organisations et associations à but non-lucratif, des collectifs, des syndicats) et des institutions scientifiques (universités, instituts de recherches) pour satisfaire une demande croissante.Les organisations de la société civile pour J Testart c’est le monde associatif de l’écologie. En plus d’être vassalisé par l’Etat et les entreprises, les scientifiques doivent subir « les demandes » des lobbies écologistes. Testart ne s’attaque pas à la politique du pouvoir, il demande tout simplement que son lobby puisse mener une politique de pilotage de la recherche à coté de celle du gouvernement.« Les lanceurs d’alerte » sont le moyen de contraindre la recherche à se plier à ce lobby. Suite au Grenelle de l’environnement, C Lepage, Sciences citoyennes et la sénatrice Vert MC Blandin veulent créer un statut de « lanceurs d’alerte »  qui auront pour fonction d’alerter la société, les autorités sur tels ou tels dangers. Il s’agit d’opposer à certains lobbies industriels, un autre lobby celui des khmers verts ! Le second est vraisemblablement pire que le premier parce que c’est celui de la décroissance et des forces les plus réactionnaires de ce pays.En effet, parmi la galaxie anti-PGM nous trouvons une vingtaine de députés UMP dont l’idéologie est proche de celle du FN. Parmi eux, nous trouvons C Vanneste député homophobe, François Grosdidier, grand pourfendeur de rap et dirigeant de l’association « Ecologie Responsable ». Ce dernier s’est retrouvé en novembre 2005 avec C Velot, J Testart au salon de la Marjolaine (produits bio, médecines alternatives…) pour un débat « les OGMs en question… ». Ph de Villers pour ne pas être en reste a demandé en janvier 2007 « l’interdiction immédiate et totale de toute culture et de tout essai d’OGM en milieu ouvert ».Les liens suivants :

 

(http://www.pourlafrance.fr/actualites_detail.php?id_com=1075) ,

 

(http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge?id=7296)

 

 montrent que Ph de Villiers et Rouge l’hebdomadaire de la LCR tiennent des discours peu différents concernant les multinationales de l’agroalimentaire ! L’altermondialisme et son avatar français l’antilibéralisme ont donné une coloration contestataire à une idéologie portée par des forces que je qualifie des ténèbres. Il y a beaucoup de recouvrement entre les associations qui combattent les PGM au nom d’une pseudo-contestation de l’ordre social et celles qui les combattent au nom de la protection de l’environnement.Jacques Ellul et Bernard Charbonneau furent les pères de l’écologie politique française. Ce dernier n’hésitait pas à déclarer que « l’entreprise écologique peut être qualifiée de révolution conservatrice ». Ce mouvement a connu une impulsion décisive dans les années 70 suite au rapport du Club de Rome qui sous prétexte de protéger la nature promouvait la décroissance afin de justifier les fermetures massives d’entreprises que le patronat commençait à planifier. Ce sont des anglais, les frères Jimmy et Teddy Goldsmith qui après s’être considérablement enrichis aux USA grâce à la déréglementation financière initiée par R Reagan ont créé une internationale de la décroissance à travers le financement d’une nébuleuse d’associations technophobes prônant le retour à une société de communautés agricoles auto-suffisantes. Le journal The Ecologist et sa déclinaison française, l’Ecologiste, diffusent les idées de la famille Goldsmith. Le discours est anti-nucléaire, anti-OGM, anti pesticide, anti-industrie chimique, anti-production.Jean Marie Pelt du CRIIGen de C Lepage créa avec Teddy Goldsmith, l’association Ecoropa. Cette association est un laboratoire d’idées qui mit sur orbite électorale R Dumont, B Lalonde, A Waechter, S Fernex. Ph de Villiers est un grand ami de Jimmy qui aide beaucoup financièrement le vicomte.

 

Mais la gauche aussi est présente dans les carnets d’adresse des frères Goldsmith avec JP Berlan et Agnès Bertrand ami de longue date de Teddy qui secrétaire générale d’Ecoropa était aussi membre … du comité de direction d’Attac. Revenons à Ecoropa qui fonctionne grâce à un réseau mondial de correspondants qui partagent ses analyses. Pour Ecoropa,  « les sociétés industrielles fondées sur des idéologies dépassées issues du XIXe siècle ont admis comme objectif dominant la production de bien matériels, ce qui implique inévitablement de graves déséquilibres » Ecoropa veut en 1979 « au-delà du Marché commun et des Etats-nations » promouvoir une « démocratie écologique dans une Europe régionale et fédérale » Ecoropa souhaite faire reposer l’unité de l’Europe sur une fédération de régions autonomes. Dans les années 90 Ecoropa s’engagea dans une « alliance paysans écologistes consommateurs » destinées à lutter contre l’agriculture intensive et à promouvoir une alimentation de qualité. Nous retrouvons avec elle la Confédération paysanne, France nature environnement les amis de la terre, etc… Les campagnes vont se multiplier contre le GATT, l’OMC avec les mêmes partenaires. Je renvoie à l’ouvrage de Jean Jacob « l’antimondialisation aspects méconnus d’une nébuleuse » Berg international éditeurs. En 2002 tout ce petit monde avec le Monde Diplomatique organisa un colloque à l’Unesco J Bové, A Gresh, JM Pelt, Ivan Illich, Teddy Goldschmitt, S Latouche y participèrent. On y fit l’apologie des sociétés sans Etats, des communautés agricoles, du commerce sans intermédiaires (les AMAP). Les actes du colloques intitulés « défaire le développement, refaire le monde » furent un hymne à la décroissance. J Bové se proposa d’« en finir avec l’idéologie du progrès » il expliquait pourquoi les paysans du tiers monde doivent absolument continuer à travailler à la main « Aujourd’hui, sur la planète, 28 millions de paysans travaillent avec un tracteur, 200 millions travaillent avec la traction animale et plus de 1.3 milliard travaillent à la main … Que deviendront ces populations si l’agriculture rentre dans la logique productiviste au niveau mondial ? Ce ne sont pas des millions de paysans qui disparaîtront, comme en Europe ou en Amérique du Nord, mais des centaines de millions, peut-être 1 milliard ou plus » et de conclure que « ces gens là n’auraient plus de place »

 

 

 

 

« Si nous voulons survivre sur cette planète, il faut nous inspirer des sociétés traditionnelles : vivre dans des villages presque autosuffisants, se consacrant à la production de leur propre nourriture et à la manufacture d’objets techniquement simples » Teddy Goldsmith, l’Ecologiste n° 8 octobre 2002.

 

Ce discours est aussi celui d’ex trotskystes reconvertis dans la communication, comme Jean Claude Besset et Denis Pingaud. Leur parcours est assez similaire. Après des débuts à la JCR et à Rouge suivi d’un passage au Matin de Paris, ils se recyclèrent dans le cabinet de L Fabius, premier ministre, comme chargé de mission et chargé de communication. L’un passa à Libération puis à Politis comme rédacteur en chef puis enfin au Monde qu’il quitta en 2004. Il fit la connaissance de N Hulot qui le chargea de la confection de son pacte écologique et de sa précampagne électorale. L’autre se lança dans la communication et devint directeur de la stratégie du cabinet Euro-RSCG qui conseille Alstom, Areva, Carrefour, Lagardère, Novartis,etc…Or D Pingaud est un proche de J Bové, il est très souvent à ses cotés, il n’est pas pour rien dans la promotion marketing de ce dernier et dans la présence systématique des media et de la presse à chacune des opérations impliquant Bové. J P Besset a pour adversaire « les lobbies industriels et la cléricature scientifique ». Il explicite son ralliement à l’écologie en ces termes « Les grandes organisations écologistes-Greenpeace, Friends of the Earth, WWF occupent dans la contestation de l’ordre du monde, la place qui étaient hier celle de l’internationale ouvrière » !!WWF France fait partie de l’écologie radicale (pas de PGM, agriculture bio, soutien et développement des AMAP, soutien à une agriculture locale sans intrant chimique) mais la maison mère a pour financiers : Coca-Cola, Wall-Mart, Carrefour, Toyota, Canon, IBM, Gaz de France. Ces dirigeants ont été PDG de Royal Dutch Shell, ou d’Hoffmann Laroche. WWF n’est pas un cas isolé. La consanguinité entre ONG défenseurs de la nature et les grandes entreprises capitalistes n’est pas le fait du hasard. Les premières sont suspectées de servir de paravent aux secondes pour des objectifs peu louables, notamment, la bioprospection d’espèces végétales dans les territoires qu’elles sont censées protéger ?

 

La radicalité prônée par les défenseurs de l’ordre naturel s’accommode très bien de la manne de fondations gérant des fonds cotées en bourse.

 

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