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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 11:40

2 débats du Collectif : Haïti et Inde

 

Le drame du peuple haïtien :

 

fatalité ou responsabilités des impérialistes ?

(Compte-rendu d’après enregistrement du débat)

 

 

Le 5 mars 2011, le Collectif Polex réuni a débattu de la situation dramatique en Haïti. Un flot d’informations nous a été apporté par nos invités haïtiens, parmi lesquels le Président de la Maison d’Haïti à Paris. Son exposé très riche et émouvant, le débat animé qui a suivi, ont mis en lumière le poids essentiel de l’histoire dans le présent de cette nation « francophone » aux Caraïbes. C’est une histoire cruelle, marquée depuis le début par le poids du colonialisme et de l’impérialisme : le peuple haïtien est né de la déportation des esclaves africains par les négriers français aux 17ème et 18ème siècles, au profit des colons esclavagistes français. Profitant de la Révolution française, le peuple d’Haïti a fait sa Révolution, aboli l’esclavage et infligé à l’expédition de reconquête organisée par Napoléon en 1802 une humiliante défaite. Les divers impérialistes ne la pardonnèrent jamais à la première république noire antiesclavagiste et anticolonialiste au monde. Durant tout le 19ème siècle, Haïti devra payer à la France son indépendance, d’une énorme dette, qui lui interdira tout développement économique. Après la guerre de 1914, l’impérialisme étasunien prendra le relais de la France affaiblie, imposant sa loi en Haïti, financièrement, militairement, y compris par l’occupation, et en soutenant les politiciens les plus réactionnaires. Ce fut le cas des féroces dictateurs Duvalier, père et fils, après la deuxième guerre mondiale : en utilisant la terreur (les tontons macoutes), la religion (catholicisme et vaudou) et le racisme (le « noirisme »), les Duvalier (1957-1986) ont détruit les organisations révolutionnaires et progressistes, par la torture, la mort et l’émigration. Pendant ce temps, les inégalités sociales ont prospéré sur une misère terrible de la majorité paysanne et urbaine. La chute de la dictature Duvalier a créé de grands espoirs populaires, incarnés par Aristide, inspiré de la « théologie de la libération » : son mouvement Lavalas arriva au pouvoir par les urnes, et dans l’enthousiasme populaire. Mais il déçut beaucoup par la suite, surtout quand il fut remis en selle par les USA, et à leurs conditions, après un coup d’Etat de chefs militaires corrompus et trafiquants de drogue. Depuis 2004, date à laquelle Aristide fut chassé d’Haïti par les USA et leurs alliés plus que par son peuple, le pays croupit dans le non développement et la misère, l’absence de services publics et la corruption, qui servent de justification à l’ingérence étrangère.

Le séisme épouvantable de janvier 2010, avec ses 300 000 morts, d’énormes destructions, des épidémies, a renforcé cette dépendance : actuellement, les seules forces militaires présentes dans l’île sont les 10 000 soldats de la MINUSTAH (ONU). La majorité des Haïtiens dépendent pour leur quotidien de l’aide internationale, distribuée essentiellement par les ONG, dont certaines dans le cadre de l’USAID, entretiennent des milliers de permanents étrangers. Les Haïtiens sont en droit de se demander pourquoi sur les 10 milliards d’aides promises à la reconstruction en 2010, seules quelques centaines de millions ont été décaissées (dixit Médecins du monde). Ils sont en droit de se demander pourquoi les Occidentaux ont obligé Haïti à des élections au coût faramineux dans un pays où des foules de réfugiés survivent encore sous la tente. Etait-ce le moyen pour les USA et les autres puissances impérialistes d’installer un président à leur dévotion, alors que l’actuel (Préval) a des relations cordiales avec Cuba ou le Venezuela ? Que signifie, dans ce contexte, le retour en Haïti, avec l’accord des autorités portuaires des Antilles françaises, de Jean-Claude Duvalier, le dictateur exilé jusque là en France ? Quels progrès pouvaient apporter ces élections dont personne ne peut garantir l’honnêteté, alors que les mouvements progressistes sont réduits à de petits groupes sans grande audience populaire ? Le mouvement Lavalas, qui reste influent, n’a pu avoir de candidat ; le retour au pays de son chef Aristide (le 17 mars) peut avoir des conséquences imprévisibles.
Le second tour des élections présidentielles, le 20 avril (donc postérieur à la rencontre ci-dessus), confirme nos interrogations : les électeurs n’ont eu le choix qu’entre la candidate de la bourgeoisie conservatrice Mirlande Manigat et le chanteur démagogue Michel Martelly, proche des duvallieristes ! L’issue politique pour le peuple haïtien ne pourra venir que de la reconstitution des organisations révolutionnaires et progressistes.

 

                      Compte-rendu rédigé par le secrétariat du Collectif Polex.

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