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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 17:51

Copenhague : l’échec ! Oui et alors où est le problème ? (2)

 
Depuis Copenhague une campagne est menée par différentes associations écologistes, complaisamment relayée par le journal « le Monde », s’attaquant à l’élevage au nom de la lutte contre le réchauffement climatique.


1°) Valoriser les thèses du retour à l’agriculture du 18e siècle pour justifier la liquidation de l’agriculture française.


La lecture de journal « le Monde » éclaire les choix Elyséens. Le numéro du 23 décembre titrait « Manger moins de viande pour sauver la planète ? ». Le contenu de l’article était dépourvu de toute interrogation. Il relayait l’appel de Copenhague de plusieurs personnalités dont les français Corinne Lepage, Yves Cochet (celui qui veut supprimer les allocations familiales dès le 3e enfant, car le coût carbone d’une famille de 3 enfants est trop important !) Alain Bougrain Dubourg, Jean Marie Pelt, à faire la grève de la viande et du lait. Le président du GIEC, Rajendra Pachauri, faisait partie du lot ! Pour « Le Monde » « Un repas avec viande et produits laitiers équivaut, en émissions de gaz à effet de serre, à 4 758 km parcourus en voiture contre 629 km pour un repas sans produits carnés ni laitiers. Pour protéger la planète, il est donc aussi efficace-sinon plus- de se priver de viande que de rouler en vélo ou de baisser le chauffage ». L’article chiffre à l’appui nous assène que la respiration des bovins est plus néfaste sur le climat que l’utilisation de la voiture. L’agronome Marc Dufumier, partisan de la décroissance, si régulièrement invité à la fête de l’Humanité et qui est l’une des muses du journaliste Gérard Le Puill qui confond gestion capitaliste de l’agriculture et technologie, a lui aussi récemment apporté sa contribution à la campagne anti élevage. Trop c’est trop ! Dans le catastrophisme il y a des limites à ne pas dépasser et à vouloir trop en faire la perte de crédibilité est assurée. Cela fait des années que l’on nous affirme que la voiture est le danger absolu pour la planète. Et là changement ce n’est plus la voiture mais l’élevage. Au passage on assène que ce n’est plus les pets de bovins mais leur respiration qui est la cause du réchauffement climatique. La présence de Rajendra Pachauri à cette opération, engageait le GIEC, confirmant le rôle du GIEC comme caution de choix politiques.


Le Monde relaie cette campagne afin de justifier la casse de l’agriculture européenne ou plus exactement de l’agriculture de certains pays européens dont la France. En 2013, la PAC doit être refondue, les aides aux agriculteurs doivent être singulièrement réduites, le marché devant réguler la production. La France est le pays européen dont l’agriculture est la plus développée et la plus diversifiée. Depuis de nombreuses années, des pressions sont exercées sur la France au sein de l’UE pour qu’elle arrête de soutenir son agriculture quitte à se maintenir sur quelques créneaux. Le but est de se répartir les productions agricoles au niveau mondial. N Sarkosy a accepté la liquidation de l’agriculture nationale afin de pouvoir en échange vendre la technologie correspondant aux quelques créneaux sur lesquels la France est présente (centrales nucléaires, TGV, Armement, airbus…). Abandonner le marché national agricole aux productions étrangères pour en échange pouvoir vendre à l’étranger les productions industrielles. Le Grenelle de l’environnement a marqué le début de ce choix économique. Abandonner le maïs Mon 810 aux écolo pour qu’ils laissent en paix le gouvernement avec le nucléaire. La cheville ouvrière de l’opération fut N Hulot et sa fondation financée par EDF. En remerciement de son attitude très coopérative, le président de France Nature Environnement qui regroupe 3000 associations, s’est vu offrir par N Sarkosy pour son rôle dans la rédaction des groupes de travail du Grenelle de l’environnement un siège au conseil économique et social et un autre au Conseil d’administration de la SNCF (FNE est financé à 60% par l’Etat). Liquider la transgénèse végétale c’est laisser le progrès agricole aux autres. La Chine et l’Inde, les USA ont des programmes de transgénèse végétale considérables. La Chine a engagé en 2008, 1.3 milliards d’euros en autorisation de programmes sur la transgénèse végétale. Les pays qui ne se seront pas engagés dans la transgénèse végétale seront à terme totalement dépendants de ceux qui s’y seront engagés. Cela ne gênent pas les pays européens qui ont développé une agriculture de serre et ceux qui pour des raisons historiques ont peu développé leur agriculture.
En laissant faire le marché, c'est-à-dire vendre à prix inférieurs aux coûts de production, le gouvernement désertifie les campagnes, au profit des producteurs étrangers. Mais n’est ce pas ce que veulent les écolo de différentes obédiences : des campagnes sans activité humaines, la nature sans l’Homme. La campagne anti élevage sert de justification à la politique de Sarkosy.
L’élevage apparaît en France dans le courant du 19 siècle, lié à l’urbanisation. Le passage de la vie rurale à la vie urbaine s’est accompagné d’une modification des habitudes alimentaires, notamment d’une augmentation de la consommation de viande. Le développement d’un pays repose sur son industrialisation qui s’accompagne du regroupement des salariés en milieu urbain, ce processus déjà bien engagé en Asie, et a commencé en Afrique. La population de la planète devrait atteindre 9 milliards d’individus vers 1050 puis se stabiliser. L’élevage et la consommation de viande n’ont pas fini de progresser, ils sont liés au développement de l’Humanité.


Supprimer l’élevage c’est nous ramener des siècles en arrière lorsque la société non urbanisée était organisée autour d’une agriculture à faible productivité.


 
2°) Le protocole de Kyoto une très bonne affaire pour le capital

Le réchauffement climatique d’origine humaine a servi de prétexte à la création du marché totalement artificiel de vente des droits à polluer.


Les crédits carbone une bonne affaire pour financer le capital

Le groupe TATA veut doubler sa production indienne d’acier. A cette occasion il va empocher 600 millions de $ de crédits carbone alloués au titre des MDP (mécanismes de développement propre) prévus par le protocole de Kyoto.


Les crédits carbone une bonne affaire pour licencier les salariés.
Lorsqu’une entreprise émet moins de tonnes de C02 que le quota qu’il lui est alloué, elle peut revendre les certificats ETS non utilisés à la bourse du carbone Blue next.
Le groupe sidérurgiste TATA Steel rachète Corus Redcar, spécialisé dans la fabrication d’acier pour composant automobile. Au bout de deux ans, n’ignorant plus rien des techniques de fabrication de l’acier pour l’industrie automobile, il décide la fermeture de l’entreprise de sa filiale britannique et met sur le carreau 1700 salariés. Mais la fermeture est une affaire juteuse, elle lui permet de percevoir 650 millions de $ en vendant ses crédits carbone non utilisés soit 380 000 euros/ouvrier licencié.


Le groupe TATA bénéficie des conseils d’un expert sur le climat et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du président du GIEC, Rajendra Pachauri, qui est à ses heures perdues directeur général de son institut de recherche TERI. Le sieur Pachauri sait faire bénéficier de très nombreux autres groupes capitalistes de son expertise climatique, contre rémunération cela va de soi de soi (toute peine mérite salaire). Question incongrue : que pensent les 1700 chômeurs de Corus redcar du réchauffement climatique d’origine humaine ? N’ont-ils pas conscience que la fermeture de leur entreprise contribue à protéger la planète en arrêtant la production de CO2 ? Le visionnage du DVD d’Al Gore, des films de N Hulot et de Y A Bertrand ainsi que la lecture des écrits des associations comme ATTAC, WWF, Greenpeace, peuvent les aider à accepter ce nécessaire sacrifice.


 
GIEC et science officielle

Tout cela repose sur les affirmations du GIEC qui sont autant de tables de la loi. Mais le GIEC n’a pas pour but de déterminer les causes du réchauffement climatique mais «d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme ». Il y a maintenant une science officielle qui a l’agrément du pouvoir avec ses scientifiques de cour (Jean Jouzel, Hervé Le Treut). La réorganisation de la recherche publique permet au pouvoir d’empêcher l’expression des idées non-conformes à ses vues. La recherche publique est maintenant organisée sur la base de financements contractualisés. Avec le principal bailleur de fonds qu’est l’Agence nationale pour la recherche, il est impossible de faire financer un projet qui n’ait pas l’agrément des cercles du pouvoir. Jouzel peut être tranquille, les courtisans élyséens lui éliminent tout contradicteur potentiel. Jouzel a certes un niveau scientifique bien supérieur à celui de Lyssenko, mais il est tout aussi instrumentalisé que son prédécesseur. Jouzel, c’est le Lyssenko du G8. D’ailleurs, il s’y prête bien volontiers. Son discours est très marqué par l’idéologie de la décroissance. En cela, il est cohérent avec sa théorie anthropogénique du réchauffement. En remerciement, des services rendus le pouvoir vient de le nommer, président du Haut Conseil pour la Science, auprès du premier ministre.


En conclusion

Le GIEC, comme les ONG environnementalistes et les différentes chapelles de l’écologisme n’ont pas fini en France d’être mis à contribution. Leur catastrophisme, leur vision orientée du monde correspond tellement aux orientations du pouvoir.
Mais les difficultés de vie des Français sont telles, que les discours apocalyptiques affirmant que nous vivons encore trop bien et que nous devons faire encore plus de sacrifices dans nos modes de vie, que nous devons sauvez la planète en rendant notre vie impossible, convainquent de moins en moins et sont de plus en plus ressentis comme de la provocation.


 
Gilles Mercier

Travailleur scientifique

Syndicaliste CGT


 
Ouvrages conseillés

La servitude climatique (changement climatique, business et politique) Jean Michel Bélouve. Liber media 2010 ( www.libermedia.fr)


L’Homme est il responsable du réchauffement climatique. André Legendre. EDP Sciences. 2009.


Les scientifiques ont perdu le nord, réflexions sur le réchauffement climatique. Serge Galam. Plon. 2008

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