UNION NATIONALE DES SYNDICATS CGT
CEGELEC et Filiales
Zone Industrielle Artois-Flandres BP 26, 62092 HAISNES
Tel-fax: 03-21-77-74-47
Envoi par fax
17-02-09
A Bernard THIBAULT
Secrétaire Général de la CGT
Camarade,
Depuis plus d’un mois, les travailleurs de Guadeloupe se sont mobilisés dans la grève et dans les manifestations pour obtenir satisfaction de leurs légitimes revendications. Devant le refus patronal de négocier l’augmentation des salaires, cette énorme mobilisation se durcit de jour en jour. Le gouvernement, par son secrétaire d’Etat, a tenté de démobiliser les salariés en jetant de la poudre aux yeux, mais refuse toute implication dans la négociation avec le Medef et la CGPME guadeloupéenne.
Pour faire face à la légitime grève des travailleurs, le gouvernement a envoyé des brigades de gardes mobiles, non pas pour assurer la protection des personnes, mais pour assurer celle des patrons et des propriétaires, de plus en plus montrés du doigt par les grévistes.
Hier, une cinquantaine de grévistes et manifestants guadeloupéens ont été interpellés autour de barrages érigés dans l'île, 40 ont été relâchés rapidement. Mais dix d'entre eux ont été convoqués devant la justice, en juin. Ces 10 militants ont été retenus au commissariat central de Pointe-à-Pitre, et ce n’est que devant la pression populaire, qu’ils ont été relâchés dans la soirée.
Un des responsables du mouvement, Alex Lollia, a été gravement blessé sur un barrage routier dégagé par la police. Alex a déclaré que : «Les CRS sont arrivés en masse, ils ont commencé à nous frapper et à lancer des gaz lacrymogènes, et il y a eu de graves injures racistes ».
Camarade Secrétaire Général,
Demain 18 février, tu vas rencontrer le Chef de l’Etat concernant la situation sociale du pays. Nous te demandons d’aborder ce point en priorité dans la discussion avec Nicolas Sarkozy. Nous te demandons d’exiger du gouvernement l’arrêt immédiat de la répression policière et l’arrêt des procédures judiciaires contre nos dix camarades guadeloupéens.
Nos camarades guadeloupéens ont le mérite de ne pas courber le dos face à la précarité inquiétante qui les mine chaque jour. Notre CGT forte de son histoire a le devoir de soutenir sans limite la lutte des travailleurs des DOM-TOM que l’Etat ne peut traiter comme il a traité ses colonies pendant des siècles de souffrance et d’exploitation sans limite.
Reçois nos fraternelles salutations.
Pour l’UN CGT de Cegelec & Filiales
Eric FATOUX
Secrétaire général