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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 07:59

 

Tous ensemble,

nous sommes assez forts pour imposer la satisfaction des revendications

et des aspirations populaires

 

La journée de grève interprofessionnelle du 29 janvier 2009, soutenue par 75 % de la population, est l'une des plus grandes journées de grève que la France ait connues, malgré les dénégations des médias aux ordres. Ce succès éclatant, ressenti dans les cortèges, s'inscrit dans une dynamique de mobilisations qui a pris son essor à la fin 2008, dans un contexte de contradiction ouverte entre l'écrasante majorité de la population et un système capitaliste en crise et à bout de souffle qui ne se survit plus qu'à travers une offensive anti-sociale tous azimuts pilotée par l'Union Européenne et aujourd'hui par Sarko-Medef.

 

Elle démontre s'il en était besoin l'intensité de la colère populaire : les travailleurs du public comme du privé mais aussi la jeunesse lycéenne et étudiante ont clairement fait entendre leur refus de payer la crise dont sont responsables ceux qui prétendent aujourd'hui poursuivre la casse sociale et démocratique, leur refus de cette politique qui pille les travailleurs et engraisse les grands capitalistes à coups de « concurrence libre et non faussée » entre les travailleurs, d'exonérations, de paradis et de boucliers fiscaux, de subventions par centaines de milliards alors que, paraît-il, les caisses sont vides pour la sécu, les retraites ou les salaires.

 

En réalité, les gouvernements et l'Union Européenne sont les gérants du grand capital et mènent une guerre de classe qui n'a d'autre but que de dévaliser le monde du travail, de détruire la souveraineté des peuples et de stranguler le droit de grève et les autres libertés démocratiques. Et alors que le gouvernement Sarkozy, émanation directe des grands groupes capitalistes français, a annoncé avec son mépris de classe coutumier qu'il « poursuivrait les réformes », il est évident qu'il ne reculera sur le fond que s'il se heurte à un rapport de forces de haut niveau, déterminé et durable. Ce qui nécessite aussi d’avoir le courage de mettre en question la sacro-sainte construction européenne du grand capital.

 

C'est pourquoi il serait désormais du devoir des états-majors syndicaux de répondre et de soutenir la mobilisation populaire en refusant tout attentisme et toute manœuvre de diversion et en faisant de la construction de ce rapport de forces la priorité absolue à partir d'un calendrier national de luttes et d'une plate-forme unifiant les revendications telles qu'elles s'expriment à la base :

 

- augmentation du SMIC, des salaires et des minima sociaux,

 

- interdiction des délocalisations et des licenciements collectifs,

 

- contrôle par les travailleurs des aides publiques qui ne doivent pas servir à licencier ou à gonfler les profits,

 

- arrêt total des privatisations, re-nationalisation (sous contrôle effectif des salariés et de leurs élus dans les CA, les CE, les CCE...) des entreprises privatisées par Jospin-Villepin-Sarko,

 

- annulation des suppressions de postes dans le service public,  embauches massives dans l’éducation, la santé, la SNCF,

 

- défense et amélioration des statuts, du code du travail et des conventions collectives,

 

- refus d’appliquer toute directive de Bruxelles contraire au progrès social,

 

- nationalisation des banques pour financer aux moindres frais les besoins des PME et des salariés, pas les dividendes à deux chiffres des gros actionnaires...

 

Mais on sait que Chérèque, le « syndicaliste » favori de Sarko et du MEDEF, refuse de « globaliser les luttes » , signe toutes les régressions depuis des années et qu'il fera son possible pour casser les suites du 29 janvier. On sait aussi que la CES pèse de tout son poids à Bruxelles pour empêcher que ne se déploie l’Europe des luttes, qui prend forme « en bas », d’Athènes à Paris en passant par Rome, Reykjavik et Berlin (ou... en Guadeloupe). Thibault, Aschiéri ou Mailly portent donc une lourde responsabilité : vont-ils à nouveau, au nom du « syndicalisme rassemblé » au sommet, coller à la direction jaune de la CFDT et continuer à nous enfermer dans des « journées » d’action sans suite ou vont-ils répondre à la nécessité et à l'aspiration à une grande riposte d'ensemble et durable ?

 

La réponse se construira en grande partie à la base, de la même manière que la journée du 29 janvier a été imposée par les multiplies mobilisations de novembre-décembre 2008. Partout, avec nos syndicats CGT, FSU, avec nos coordinations étudiantes et lycéennes, dans les ateliers, les services, sur les campus, favorisons les échanges inter-pro, débattons des suites de l'action, exigeons un calendrier pour  construire le tous ensemble en même temps seul à même de battre Sarko-MEDEF et l'UE du Capital.

 

Tous ensemble, salariés du privé, du public, étudiants, chômeurs, retraités, mais aussi petits commerçants, artisans... nous subissons la politique euro-formatée du capital qui casse les services publics, encourage les délocalisations et les destructions d'emplois, comprime les salaires, détruit les systèmes solidaires (sécu, retraites...), fascise les institutions (justice, médias, droits du parlement…), bafoue la volonté populaire et prétend désormais limiter les « abus du droit de grève » !

 

Tous ensemble, nous sommes assez forts pour arrêter les casseurs et imposer la satisfaction des revendications et des aspirations populaires.

 

 

COMMUNIQUE DU PRCF

(Pôle de Renaissance Communiste en France)

 

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 07:52

Regardez ce qui se passe en Grèce : c’est de ça dont ils ont peur (1)

Eric Hazan

(Source: http://www.article11.info )

 

  Une pensée vive, profonde et radicale. Et un salutaire bol d’air dans la médiocrité ambiante, loin des emballements imbéciles du régime et des désastreux errements médiatiques. Bref : le discours d’Eric Hazan fait beaucoup de bien. Dans un entretien à Article11, l’éditeur de La Fabrique, maison honnie d’Alliot-Marie pour avoir publié « L’insurrection qui vient », revient sur le sens à donner à l’affaire dite de Tarnac, avant d’évoquer une Palestine dont il rentre tout juste. Entretien. 

 

Interview par JBB

 

Est-il vraiment nécessaire de le présenter ? Un chouia ? Soit, mais rapidement alors…

 

Eric Hazan est éditeur. Pas n’importe quel éditeur : la maison qu’il a lancée avec d’autres esprits libres en 1998, La Fabrique, est un modèle d’indépendance et d’engagement, jolie preuve qu’on peut aller contre le médiocre esprit du temps et publier des textes de très grande qualité. Lui l’explique - mieux que je le saurais faire - sur le site de la maison d’édition :

 

« Nous avons fondé la fabrique en 1998. ’Nous’, c’est un groupe d’amis, les uns philosophes, les autres historiens, d’autres encore éditeurs, qui ont envie de travailler ensemble à publier des livres de théorie et d’action. Ces livres, nous les voulons ancrés politiquement, à gauche de la gauche, mais sans céder à aucun esprit de chapelle, sans être inféodés à aucun groupe ni parti. Ce sont des textes de philosophie, d’histoire, d’analyse de notre temps. Français ou étrangers, contemporains ou classiques, célèbres ou très jeunes, les auteurs sont de ceux qui remettent en cause l’idéologie de la domination. La Fabrique est encore une petite voix. Nous avons bon espoir qu’elle sera entendue. »

 

Eric Hazan est aussi un intellectuel, auteur d’ouvrages indispensables. Avec Chronique de la Guerre civile, publié en 2004, il décortiquait l’offensive mondialisée des possédants et gouvernants contre le peuple et les classes jugées dangereuses. Précieux. Avec LQR : la propagande du quotidien, paru en 2006, il analysait « la domestication contemporaine des cerveaux par l’omniprésence du langage libéral et de ses avatars » [1]. Essentiel. Avec Notes sur l’occupation : Naplouse, Kalkilyia, Hébron, publié aussi en 2006, il décrivait, après un séjour d’un mois en Palestine et de nombreux entretiens, l’abominable étau israélien enserrant les territoires occupés, asphyxie d’un peuple abandonné et lente agonie de ses derniers espoirs. Implacable. Avec Changement de propriétaire, la guerre civile continue, paru en 2007, il contait d’une plume acerbe les cent premiers jours de présidence de Nicolas Sarkozy, listant ses coups de butoir successifs contre la liberté et la cohésion nationale. Salvateur.

 

Eric Hazan est enfin un homme sous le feu des projecteurs depuis que L’insurrection qui vient, ouvrage publié en 2007 par La Fabrique, s’est vu promu au rang imbécile de pièce à conviction par le ministère de l’Intérieur et de petit bréviaire du sabotage de catenaires par les médias. Face à la tempête d’approximations et d’incongruités déversées depuis deux semaines sur les neuf inculpés de Tarnac, l’éditeur a pleinement joué son rôle, appelant à la modération et à la réflexion. Affable et disponible, il a accepté d’en parler à Article11.

 

Que vous inspire l’attitude des médias dans l’affaire dite de Tarnac ?

 

Elle est très éclairante, parce qu’elle illustre précisément la relation qu’il existe entre le journaliste spécialisé des affaires judiciaires et la police. Dans un premier temps, les journalistes de tous les quotidiens ont repris sans aucun recul les communiqués de la police. C’est humain, d’une certaine manière : ils sont comme des journalistes embedded dans des unités combattantes, ils ne peuvent mettre en doute les déclarations de la police sans perdre leur source.

 

Cette tendance à reprendre telles quelles les déclarations de la police a duré une semaine. Puis, au bout d’un moment, les journalistes ont quand même commencé à se poser des questions sur ce qui leur était présenté comme des preuves, soit un horaire des chemins de fer, une lampe frontale, une échelle et L’insurrection qui vient. Là, ils se sont mis à trouver le dossier assez foireux et à se demander s’il ne s’agissait pas d’un montage.

 

Vous comprenez qu’ils aient mis tant de temps à questionner la version officielle ?

 

Encore une fois, c’est humain. Les gens ne sont pas forcément très courageux ni indépendants d’esprit. Le sous-ensemble des journalistes est juste représentatif : prenez n’importe quel échantillon de population, il n’y aura pas parmi eux un nombre extravagant de gens à la fois courageux et capables de discriminations.

 

C’est pourtant justement ce qu’on demande aux journalistes…

 

Il faut prendre en compte l’énorme changement qui s’est produit en une vingtaine d’années dans leur recrutement. Il y a 20 ans, les journalistes étaient issus de tous les milieux, origines, formations : c’était un agglomérat de gens très hétéroclites. Aujourd’hui, ils sont formatés par les écoles de journalisme à l’esprit sciences-po et au moule républicain laïc et libéral… Et il n’y a même plus besoin de censure tant ceux qui sont aux postes de responsabilité, quadragénaires en bonne partie, sont formatés [2]. Il s’agit là de l’une de ces grandes tendances lourdes, si progressive que les gens n’en prennent pas conscience.

 

Cela renvoie d’ailleurs à un autre phénomène, qui sort un brin de notre sujet : on entend souvent dire qu’il n’y aurait plus de grande pensée française, comparable à la génération des Deleuze et Foucault. Et qu’après Badiou ou Rancière, il n’y aura plus de relève. Mais il y a une raison à cela : ce n’est pas que les Français soient devenus des crétins, mais simplement que le mode de recrutement des universités a évolué. Au premier filtre du mandarinat traditionnel - qui a toujours existé - est venu se superposer le filtre politique : si tu as une étiquette « marxiste », « bourdieusien » ou « trotskiste », tu n’auras jamais de poste universitaire important. Tous les gens qui sont catalogués comme des enseignants potentiellement dangereux pour leurs étudiants sont exclus des universités de sciences humaines. Les esprits féconds, fertiles, curieux et travailleurs - qui ne peuvent néanmoins vivre de leurs écrits - deviennent ainsi souvent professeurs de lycée, profession qui ne leur laisse que peu de temps libre. Et ils n’ont plus la possibilité de maturer, de ciseler leur pensée.

 

Cet univers de conformisme laisse quand même quelques marges de liberté…

 

Heureusement ! Sur l’affaire de Tarnac, il y a quelques journaux qui ont senti le truc et ont réagi dans le bon sens : L’humanité, le Canard Enchaîné et Politis, plus les gens du Monde et de l’AFP qui ont assez rapidement émis quelques doutes. A part ça… Libération, il leur aura fallu un temps fou pour se montrer un peu critique ; c’est d’ailleurs frappant de voir que c’est le même journaliste qui a écrit un article infâme sur L’insurrection qui vient et qui signe le long entretien d’aujourd’hui… [3]

Tout n’est pas toujours tranché, pourtant : après la manchette « L’ultra-gauche déraille » de Joffrin, il y a eu une émeute à Libé, une vague de protestation des journalistes qui ne partageaient pas ce point de vue.

Quant au Figaro… C’est un vrai flic qui a écrit les articles. Lui, c’est vraiment une erreur de casting, il aurait dû faire l’école de la police… Mais même dans ce quotidien, il y a des gens qui ne sont pas convaincus, qui n’en pensent pas moins.

 

Quels leçons tirez-vous de cette histoire ?

 

Elle montre plusieurs choses. C’est d’abord la preuve qu’avec la législation antiterroriste, on peut arrêter n’importe qui pour n’importe quoi, puisqu’on inculpe les gens sur des intentions ; c’était d’ailleurs le but de cette législation.

Ensuite se pose une question : pourquoi maintenant ? En fait, je crois que le pouvoir pète de trouille… Regardez ce qui se passe en Grèce : c’est de ça dont ils ont peur. Il se trouve que ça a explosé en Grèce, mais la police aurait aussi bien pu tuer un adolescent ici. Ce ne serait pas si exceptionnel…

Enfin : pourquoi eux ? Je pense que les gens de Tarnac sont dangereux aux yeux de l’appareil d’Etat parce qu’ils peuvent représenter un lien entre la jeunesse étudiante et la jeunesse populaire. Ils sont un peu l’un et un peu l’autre, et cette liaison-là est quelque chose que le pouvoir craint terriblement. Sarkozy l’avait dit quand il était ministre de l’Intérieur : « Si la jeunesse étudiante et la jeunesse des quartiers font la jonction, la fin du quinquennat [4]sera épouvantable. »

 

Vous pensez qu’on est dans une situation pré-insurrectionnelle ?

 

Le pouvoir le craint. Et il n’a pas tort…

 

C’est une idée qu’on retrouve à la fois dans votre dernier livre, Changement de propriétaire, la guerre civile continue, et dans L’insurrection qui vient…

 

L’insurrection qui vient est un livre avec lequel je suis en parfait accord. Je l’assume en tant qu’éditeur, mais je partage aussi totalement son point de vue.

 

Quant à Changement de propriétaire [5]… C’est vrai que la situation actuelle semble confirmer l’épilogue de mon livre. Je ne souhaite pas la guerre civile, mais j’en dresse le constat : elle se déroule sous nos yeux. S’il pouvait y avoir la paix loin des flashballs et des paniers à salade, dans l’égalité et l’harmonie, je serais le premier ravi. Je ne suis pas un violent de tempérament, mais la violence est là.

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 07:50

Regardez ce qui se passe en Grèce : c’est de ça dont ils ont peur (2)

 

 

Quand on parle de violence aujourd’hui, on pense aux mecs en fin de manifestations qui cassent des vitrines. Mais la violence qui s’exerce contre la population, contre les SDF, contre les sans-papiers et contre les exclus est incomparablement pire que celle qui touche trois vitrines et deux bagnoles… Quand on évoque la violence, il faut savoir de quoi on parle.

 

C’est une violence qui ne cesse de monter…

 

Je crois que le sarkozysme a fait péter quelques digues et a fait grandement progresser la guerre civile. C’est un phénomène qui est très bien analysé dans le livre d’Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ? : il montre parfaitement cette fin du système parlementaire avec alternance gauche-droite qui nous a bercé depuis la Libération. Le sarkozysme a fait voler en éclat cette prétendue alternance, tirant au fond toujours à droite. Cette illusion n’est plus. Et l’actuelle déréliction socialiste en est une des conséquences.

 

Vous avez évoqué récemment la construction d’un ennemi intérieur [6], celui du pseudo danger autonomiste. A quoi sert-il ?

 

Un ennemi intérieur est nécessaire pour légitimer les lois antiterroristes : s’il n’y a pas d’ennemi intérieur, faire voter et appliquer des lois qui n’ont plus rien à voir avec le droit est beaucoup plus délicat. Ces lois ont été votées il y a un moment, mais elles n’étaient jusqu’alors appliquées qu’à des imams barbus et tout le monde s’en fichait. Les gens vont maintenant se poser davantage de questions…

 

La construction de cet ennemi intérieur permet aussi de légitimer la constitution d’un énorme appareil guerrier, très sophistiqués. Une véritable armée ! On ne peut pas dire à quoi elle va vraiment servir, on ne peut pas annoncer qu’elle est destinée à mater le plus vite possible toute révolte des quartiers populaires, à l’étouffer dans l’œuf et à l’empêcher de s’étendre. C’est pourtant l’objectif : accumuler hommes et matériels de manière à ce que n’importe quel coin de banlieue de n’importe quelle ville de France puisse être écrasé dans l’heure.

 

Cet ennemi intérieur, il renvoie à l’ennemi extérieur que constitue l’Afghanistan ?

 

Je ne sais pas… Je dirais que ça ressemble plus à la Palestine qu’à l’Afghanistan. En mettant les choses au pire, on pourrait très bien imaginer des checkpoints pour passer de la banlieue à Paris, ça ne serait pas très compliqué à mettre en place. D’ailleurs, ça existe déjà autour de certains quartiers.

 

Vous évoquiez la Palestine. Vous en revenez tout juste…

 

Oui, j’ai même dû écourter mon séjour quand j’ai appris que les neuf de Tarnac étaient en tôle. Je n’y ai passé que huit jours : je suis juste allé à Ramallah et à Jénine et je ne peux tirer de ce bref passage de vraies conclusions.

 

Vous connaissez pourtant très bien la question, puisque vous avez publié le très percutant Notes sur l’occupation [7] il y a deux ans. Avez-vous constaté des changements ?

 

La seule chose que je puisse dire, c’est que les gens rencontrés pour le livre d’entretien [8] que je prépare avec Eyal Sivan [9] sont tous persuadés du naufrage de l’Autorité Palestinienne. Ce qui apparaît clairement, c’est que l’Autorité Palestinienne ne représente plus rien en Palestine… Tout le monde - même le dernier petit gamin qui pousse des cageots de tomates sur son diable - sait que ces gens sont des supplétifs des Israéliens et des Américains. Ils sont complètement coupés de la population, ils n’ont plus aucune légitimité.

 

L’autre point qui apparaît évident est le progrès considérable de l’idée de « one state », d’Etat unique, parmi les Palestiniens.

 

C’est quelque chose que vous avez toujours mis en avant…

 

Oui. A cet égard, j’ai été très influencé par Edward Saïd, que j’ai connu quand j’ai édité son livre, Israël, Palestine : l’égalité ou rien [10]. Il s’agit de se battre pour que les deux peuples coexistent pacifiquement dans le même Etat.

 

Ce n’est pas un peu utopique ?

 

Je crois que l’utopie est plutôt dans l’Etat Palestinien. L’idée de séparation a pour la première fois été formalisée par les Anglais en 1936, avec le plan Peel. C’était il y a 72 ans… Ça fait trois quarts de siècle que l’idée de séparation piétine et n’aboutit qu’à la ruine et à la désolation, sur fond de poignée de main historique blabla-blablabla…

 

Au fond, c’est la solution des deux Etats qui est une utopie : ça ne marchera jamais. Il n’y a qu’une issue, celle du constat qu’entre le Jourdain et la Méditerranée vivent 10 millions de personnes, toutes citoyennes de ce territoire. L’Etat unique existe déjà, mais c’est un Etat raciste d’apartheid : il faut en faire un Etat où règne l’égalité de tous avec tous.

 

Et les extrémistes, les colons jusqu’au boutistes ?

 

On ne peut pas dire que les gens refusent quelque chose qu’on ne leur a jamais proposé. Une des tares chroniques de la direction palestinienne est de ne jamais parler aux Israéliens. Il n’y a pas longtemps, Abou Mazen, le président de l’Autorité Palestinienne, a pris une page de pub dans un grand journal, Haaretz je crois. Mais ce n’est pas comme ça qu’on parle aux gens, sauf si on s’appelle Gaz de France… Un vrai homme palestinien devrait s’adresser aux Israéliens de la même façon que Mandela s’adressait aux blancs.

 

Il y a aussi un autre point qui m’a sauté à la figure : avec les accords d’Oslo, les Palestiniens sont devenus les gens qui habitent en Cisjordanie et à Gaza. Mais en mettant les choses au mieux, ils ne représentent qu’un tiers du peuple palestinien, les deux autres tiers étant les Palestiniens d’Israël et ceux des camps de réfugiés et de la diaspora. C’est dire à quel point le droit au retour est central, essentiel.

 

Notes

 

[1] La citation est de Lémi, collaborateur émérite de ce site qui avait publié en 2007, sur le blog Zapa, un passionnant entretien avec Eric Hazan. A lire ICI.

 

[2] Ce dont fait état le très bon livre de François Ruffin, Les petits soldats du journalisme, édifiante description du fonctionnement de la machine à décérébrer les apprentis journalistes.

 

[3] Il s’agit d’une longue interview, publiée en date du 9 décembre, de Benjamin Rosoux, l’un des cinq mis en examen dans le cadre de l’enquête sur les sabotages des lignes SNCF.

 

[4] Il s’agit du quinquennat de Chirac, donc.

 

[5] Publié au Seuil, ce livre dresse le bilan, sous forme de chroniques, des cent premiers jours de règne de Nicolas Sarkozy.

 

[6] Eric Hazan a développé ce thème dans une interview vidéo donnée à Médiapart. Le visionnage de cet entretien en trois parties est fortement conseillé : à voir ICI, puis ICI et enfin ICI.

 

[7] Editions La Fabrique.

 

[8] Ce livre s’intitulera Reprendre l’initiative.

 

[9] Eyal Sivan est notamment l’un des deux réalisateurs du documentaire Route 181.

 

[10] Editions La Fabrique. 

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 13:10

Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem

 Monsieur le Président de l'Etat d'Israël, je vous écris pour que vous interveniez auprès de qui de droit afin que l'on retire du Mémorial de Yad Vashem dédié à la mémoire des victimes juives du nazisme, le nom de mon grand-père, Moshe Brajtberg, gazé à Treblinka en 1943, ainsi que ceux des autres membres de ma famille morts en déportation dans différents camps nazis durant la seconde guerre mondiale. Je vous demande d'accéder à ma demande, monsieur le président, parce que ce qui s'est passé à Gaza, et plus généralement, le sort fait au peuple arabe de Palestine depuis soixante ans, disqualifie à mes yeux Israël comme centre de la mémoire du mal fait aux juifs, et donc à l'humanité tout entière.

Voyez-vous, depuis mon enfance, j'ai vécu dans l'entourage de survivants des camps de la mort. J'ai vu les numéros tatoués sur les bras, j'ai entendu le récit des tortures ; j'ai su les deuils impossibles et j'ai partagé leurs cauchemars.

Il fallait, m'a-t-on appris, que ces crimes plus jamais ne recommencent ; que plus jamais un homme, fort de son appartenance à une ethnie ou à une religion n'en méprise un autre, ne le bafoue dans ses droits les plus élémentaires qui sont une vie digne dans la sûreté, l'absence d'entraves, et la lumière, si lointaine soit-elle, d'un avenir de sérénité et de prospérité.

Or, monsieur le président, j'observe que malgré plusieurs dizaines de résolutions prises par la communauté internationale, malgré l'évidence criante de l'injustice faite au peuple palestinien depuis 1948, malgré les espoirs nés à Oslo et malgré la reconnaissance du droit des juifs israéliens à vivre dans la paix et la sécurité, maintes fois réaffirmés par l'Autorité palestinienne, les seules réponses apportées par les gouvernements successifs de votre pays ont été la violence, le sang versé, l'enfermement, les contrôles incessants, la colonisation, les spoliations.

Vous me direz, monsieur le président, qu'il est légitime, pour votre pays, de se défendre contre ceux qui lancent des roquettes sur Israël, ou contre les kamikazes qui emportent avec eux de nombreuses vies israéliennes innocentes. Ce à quoi je vous répondrai que mon sentiment d'humanité ne varie pas selon la citoyenneté des victimes.

Par contre, monsieur le président, vous dirigez les destinées d'un pays qui prétend, non seulement représenter les juifs dans leur ensemble, mais aussi la mémoire de ceux qui furent victimes du nazisme. C'est cela qui me concerne et m'est insupportable. En conservant au Mémorial de Yad Vashem, au coeur de l'Etat juif, le nom de mes proches, votre Etat retient prisonnière ma mémoire familiale derrière les barbelés du sionisme pour en faire l'otage d'une soi-disant autorité morale qui commet chaque jour l'abomination qu'est le déni de justice.

Alors, s'il vous plaît, retirez le nom de mon grand-père du sanctuaire dédié à la cruauté faite aux juifs afin qu'il ne justifie plus celle faite aux Palestiniens. Veuillez agréer, monsieur le président, l'assurance de ma respectueuse considération. p

 

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 22:23

Des Gendarmes dans les Ecoles

 

Bonjour à tous,


Gros  choc cette semaine. La gendarmerie nationale est venue dans  plusieurs  écoles primaires de l'Hérault (à la demande de la direction de   l'Education nationale ?) pour vérifier si les enseignants de CM2  faisaient  bien passer les évaluations du Ministère.

Les gendarmes  voulaient savoir si des parents occupaient l'Ecole  pour empêcher le  déroulement de ces évaluations. Ils ont demandé aux  directeurs des  écoles de leur fournir le nom de parents, le cas échéant,  ainsi que  leur propre nom s'ils laissaient
des parents occuper  « leur »  école.

 

Les  gendarmes cherchent également à connaître l'identité des  enseignants qui  n'ont pas fait passer ces évaluations.

 

Comme vous  le  savez peut-être ces évaluations sont les ex-évaluations d'entrée en  6eme,  que l'on fait passer au CM2 en janvier. Ces évaluations vont donc  mesurer  des compétences erronées puisque le  programme de CM2 n'est  pas terminé en  janvier...

 

Les résultats de ces évaluations seront  forcément "mauvais", ce  qui légitimera toutes les réformes en  cours.

 

 Par ailleurs,ces mêmes gendarmes sont présents lors des  réunions d'information et de
concertation lors des assemblées générales et  des réunions entre l'IEN et
les enseignants. Lors d'une réunion entre une IEN  et ses directeurs
d'école, des parents souhaitant s'exprimer, les gendarmes  ont fait évacuer dans un calme relatif l'assemblée.

 
Les  enseignants  et les parents s'exposent à des sanctions administratives  et/ou  judiciaires.


Ces actions  sont-elles en accord  avec l'idée que nous avons de  l'école ?


Sommes-nous   fliqués au sens propre comme au figuré dans les écoles  ?





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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 17:58

Villeurbanne, janvier 2009

 

 

 

 

 

  
CGT-fapt


CIGAP  de LYON

 

 


NON A LA FERMETURE DES CIGAPS

 (Service de Paie de tous les postiers)

 

AUJOURD’HUI MARSEILLE – ORLEANS-

MAISONS ALFORT…

 

ET DEMAIN……..A QUI LE TOUR ?

 

 

Le 12 janvier 2009, la Direction des Ressources Humaines (DORH)  annonce sa volonté de fermer  3 CIGAP ( 24 actuellement): MARSEILLE, MAISONS ALFORT et ORLEANS sans la moindre concertation avec le personnel et les Organisations Syndicales.  La Poste justifie sa décision  par une nécessité d'économies, au mépris des agents, de leurs familles: 149 personnes dont l'activité serait transférée à des centaines de kilomètres, 38 dont les postes sont supprimés.

 

La DORH est le socle commun, symbole de l’unité de la Poste.

 

Nous dénonçons tout le gâchis humain, de compétences, que provoquerait cette réorganisation, et notamment ses conséquences en terme de stress et de dégradations des conditions de travail, de qualité (confidentialité, informations personnelles, paie...) au service de l'ensemble des postiers.

 

Le projet des dirigeants de La Poste n’est pas tenable humainement: les agents ne sont ni de simples statistiques destinées à rentabiliser la Poste,ni des pions que l’on peut déplacer d’une région à l’autre sans se soucier des conséquences professionnelles et familiales de telles décisions.  

 

 

C’est pourquoi, le personnel du CIGAP de Lyon engagé dans la lutte pour gagner le maintien  de l'ensemble des services et effectifs RH, notamment des CIGAP de Marseille, Maison Alfort et Orléans appelle au soutien de l’ensemble des Postiers par la signature massive de la pétition contre la fermeture des CIGAP.                            

 

Solidarité avec les 3 sites concernés.

CIGAP de Lyon, Local Syndical

 27 rue Paul Verlaine,

BP11242

 69607  Villeurbanne cedex

 

Syndicat CGT des services postaux du Rhône,

79 rue Pierre Delore,

69371 Lyon cedex 08

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 12:43

La Poste : Le gouvernement ouvre le marché à la concurrence

(Belgique)

 

Juste avant de démissionner, le gouvernement Leterme a décidé d’une loi postale qui introduit la concurrence dans la distribution du courrier. Un projet qui doit encore être soumis au Parlement.

 

L’arrivée de concurrents privés sur le marché de la distribution du courrier ne sera pas un avantage pour les usagers, disent les postiers. La qualité du service va diminuer et les prix vont augmenter (Photo La Poste)

 

D’après le projet gouvernemental, les nouveaux concurrents (privés) auront des facilités pour s’installer sur le marché postal, à partir de 2011. Alors que La Poste est chargée du service universel - la distribution du courrier 5 jours par semaine sur l’ensemble du territoire - les concurrents privés reçoivent 5 ans avant d’être obligés de distribuer sur 80% du territoire. Et ils reçoivent 2 ans avant d’avoir l’obligation de distribuer 2 jours par semaine. Cela signifie qu’ils pourront profiter des segments de marché les plus rentables (les grandes villes et les zones denses) et concentrer leur distribution sur un jour par semaine. De plus, même s’ils sont obligés de travailler pour la plus grande partie avec du personnel salarié, « cela ne dit rien sur leurs conditions de travail. Voyez l’exemple de Carrefour, où le personnel dans un des magasins devait gagner jusqu’à 30 % de moins qu’ailleurs », a dit Jef De Doncker du syndicat ACOD (CGSP).

 

La Poste resterait donc avec les morceaux les moins rentables du marché, puisqu’elle est obligée de couvrir tout le territoire, cinq jours par semaine .

 

Une telle loi mettrait La Poste gravement en difficulté. En effet, tant qu’existe le monopole public, le financement du service universel est assuré. Mais si des usagers confient leur courrier à d’autres opérateurs, La Poste n’aura plus assez d’argent pour assurer tout le service obligatoire.

 

Mais tout n’est pas encore joué. Le projet de loi doit être soumis et discuté au parlement en février. Il est encore possible de mettre la pression pour obtenir d’autres conditions (voir encadré). N’empêche que Johnny Thijs, patron de La Poste s’y est immédiatement conformé et qu’il met la pression sur le personnel: « Maintenant que nous sommes fixés, il est urgent de poursuivre les modernisations pour se préparer. Sinon les bénéfices de La Poste  vont fondre comme neige au soleil. ». Mais si on prévoit que les bénéfices vont fondre comme neige au soleil, alors pourquoi, en bon père de famille, la direction n’a-t-elle pas gardé ces bénéfices en réserve financière ? Pourquoi les avoir distribués aux actionnaires privés et avoir accordé une augmentation de 14 % aux membres du Comité de Direction ? Début 2008, La Poste a distribué 60,8 millions d’euros de dividendes aux actionnaires, soit 43 % de plus qu’en 2007. La moitié (30,4 millions d’euros) est allée aux actionnaires privés, CVC et Poste Danoise, ce qui représente 10 % de rendement sur le capital qu’ils ont investi (300 millions d’euros). Alors que les postiers réalisent un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros.

5 000 pertes d’emploi

Mais aux postiers on dit qu’il faut se serrer la ceinture et accepter des pertes d’emploi pour assurer l’avenir de La Poste. La note du gouvernement parle de passer de 32  000 actuellement à 27  000 en 2012. L’acheminement du courrier (le « transport ») pourra être sous-traité à des indépendants. Actuellement, le secteur « transport » de La Poste emploie des centaines de chauffeurs à temps plein. Que deviendront-ils si La Poste vient à sous-traiter ce travail ?

 

Les travailleurs dans le privé sont confrontés depuis 100 ans au chantage de la concurrence : si vous n’acceptez pas tel sacrifice, nous ferons faillite face à la concurrence. L’ouverture du marché postal en 2011 sert de prétexte pour imposer des sacrifices sans limites. Mais à l’heure où des voix se lèvent pour créer des emplois pour la relance, ce n’est vraiment pas le moment de supprimer des milliers d’emplois publics. Il s’agit de l’avenir des jeunes et de tous ceux qui ont une famille à nourrir ! Le plan de relance du gouvernement parle de « garantir l’emploi » pour aider à relancer l’économie. Eh bien, que l’Etat montre le bon exemple à La Poste, où il est toujours actionnaire majoritaire.

 

Edith Janssen

 

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 12:29

REPONSE DE L’ URCF a ACTION ANTIFASCISTE (1)

24 janvier 2009

 

A la suite de la prise de position de l’URCF sur l’agression d’Israël contre la  population palestinienne de Gaza sous le titre « Gaza comme le Ghetto de Varsovie, le site Internet Action Antifasciste (http ://actionantifascisteartois.over-blog.com), laisse à entendre, dans un article du 22 janvier, que l’URCF participerait d’un climat de dérive illustré par la diffusion de la thèse  d’un « génocide du peuple de gaza » correspondant à « un projet « sioniste néo-nazi. Pour faire leur démonstration les auteurs partent en guerre contre Norman Finkelstein qui a diffusé sur son site internet des images et des analyses qui font un parallèle entre le sort des populations juives européennes pendant la domination nazie et celui de la population de Gaza. Nous ne demandons pas mieux que de croire à la sincérité politique des auteurs de ce site dont certaines analyses semblent intéressantes. Cependant la sincérité ce n’est pas suffisant ! Encore faut-il que l’on ne confonde pas une analyse rigoureuse de la situation concrète et les sophismes les plus éculés (et dont le paradoxe c’est d’apparaître comme des vérités universelles et indiscutable.

 

Tout d’abord méthodologiquement parlant il est incontestable que « comparaison n’est pas raison », et qu’il faut par conséquent être vigilant à propos de la tendance consistant à voir l’histoire se répéter périodiquement en rejouant toujours la même tragédie ! Mais d’un autre côté il faut se garder dans l’analyse, de ne voir que les formes extérieures de la manifestation d’un phénomène et non son essence sociale. Ainsi, contrairement à ce que laisse entendre la conclusion de l’article, notre communiqué ne fait référence à aucun moment à l’existence de quelque chose qui ressemblerait à Auschwitz ni encore moins que les atrocités qui s’y sont déroulées n’auraient pas existée ! C’est ici confondre, avec l’intérêt de nuire, notre position avec celle des négationnistes, et aussi des alliés d’Israël aujourd’hui, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui en leur temps ont tu les révélations soviétiques qui venaient de libérer le camp sous prétexte que ça leur semblait de l’exagération de propagande !!!. Mais en même temps, et dans les conditions qui sont celles d’aujourd’hui, il faudrait être lourdement marquée par la propagande sioniste pour ne pas voir qu’enfermer une population dans un espace totalement clôt, l’affamer, le privé de médicaments, de travail, d’énergie, de matières premières, de produits de première nécessités… c’est la logique même de la politique des ghettos pratiqués par les nazis en Europe avant la mise en œuvre de la solution finale proprement dite. Autrement dit fallait-il attendre Auschwitz pour dénoncer le génocide qui se mettait en place ? Et pour aujourd’hui faut-il, à la manière des avocats véreux de la Maffia aux Etats-Unis, ergoter sur la procédure pour évacuer la question de fond, la conduite foncièrement criminelle de l’Etat sioniste qui réintroduit sur la scène politique internationale la pratique nazie de l’enfermement des peuples non-élus ? Avec une question subséquente : pourquoi quand il s’agissait de l’Afrique du sud de l’apartheid et des bantoustans, personne ne trouvait à redire sur la comparaison qui en était faite avec le ghetto de Varsovie, il n’y avait pourtant pas de solution finale en place, ni Auschwitz, et que dès qu’Israël est mise en cause pour des faits semblables cela provoque des crises d’hystéries ? Israël serait-il un Etat différent des autres ? Et pour aggraver notre cas, nous relèverons une curieuse similitude analogique : les argumentaires fascistes (mussoliniens, hitlériens…) ont toujours regorgés d’allégorie médicale, réduisant leurs adversaires à la maladie et se présentant comme les remèdes qui les anéantiraient ! Or les auteurs de l’article – et nous ne doutons évidement pas qu’il s’agisse là d’un écart de langage bien compréhensible dans le feu de la polémique – parlant de la circulation des documents photographiques de Finkelstein,  la qualifient de « diffusion virale ». Mais ne tirons pas de conclusions hâtives !

 

Cette première mise au point faite il est nécessaire de répondre sur le fond à l’argumentation, à ce qui en tient lieu, avancée.

 

Une première réflexion s’impose : les auteurs, dans la bonne tradition petite bourgeoise universitaire, confondent la dialectique et le maniement de l’argument paradoxal. Ainsi nous avons droit à l’affirmation péremptoire qu’on ne saurait mettre sur le même plan « la solution finale (fasciste)  nazie »  et « le terrorisme (fasciste) israëlien ». Sans forcer le trait, il en découlerait donc qu’il y a un mauvais fascisme (dans le cadre de ce qui est écrit dans l’article, concrètement cela signifie un fascisme antisémite) et fascisme pas bon, certes, mais moins mauvais, car non antisémite ! Il serait israélien, italien jusqu’en 1938 etc. Mais on ne pourrait surtout pas les mettre sur le même plan. Ce raisonnement est un pure sophisme lié à une analyse du fascisme qui est non seulement erronée du point de vue du marxisme auquel les auteurs semblent vouloir se référer, mais qui est particulièrement dangereux au plan politique aujourd’hui. Le fascisme c’est un courant politico -idéologique global qui s’est développé en réponse à la crise générale du Capitalisme qui se manifeste par la Première Guerre mondiale et la Révolution socialiste en Russie, à la volonté des puissances impérialistes qui n’étaient pas satisfaites par, ou qui voulaient remettre en cause, le partage du monde opéré en 1918 par les impérialismes les plus forts ainsi que la volonté du capital financier de s’imposer dans les pays du monde capitaliste retardataire dans l’émergence de la forme impérialiste de son développement. Dictature ouverte du Capital monopoliste et des secteurs les plus réactionnaires, il vise, pour parvenir à ses fins, à l’éradication du mouvement ouvrier organisé, à diffuser le chauvinisme sous ses formes les plus bestiales pour entraîner les masses dans la guerre qu’il prépare. Voilà quels sont les traits fondamentaux du fascisme, quelques soient les formes concrètes qu’il peut revêtir en fonction des caractéristiques politiques et idéologiques locales. C’est ce que Finkelstein à voulu montrer avec raison par le rapprochement entre les deux photos, l’une avec un soldat nazi tenant en joug un enfant du ghetto de Varsovie et l’autre un soldat israélien pratiquant de la même manière avec un enfant palestinien. Le fait que les nazis aient commis un génocide par des moyens industriels et de manière méthodique que les conditions historiques ne puissent permettre à l’Etat d’Israël de le faire à ce niveau est une autre question.

 

La politique de génocide des Nazis ne concerne d’ailleurs pas les seuls juifs, mais les tziganes, les slaves, ce que les auteurs semblent méconnaître, donnant au génocide des juifs un caractère particulier y compris en le singularisant par l’expression Shoah ! Une des caractéristiques de cette thèse c’est qu’elle décriminalise le fascisme partout où il n’a pas été, ou n’a pas encore lancé le génocide antisémite. Déjà elle sera utilisée par les américains lors du procès de Nuremberg pour épargner la peine de mort à Hesse. C’est oublié que sans les gens comme Hesse qui ont participé à la mise en place du nazisme, il n’y aurait pas eu de génocide contre les peuples qualifiés de sous-hommes. C’est aussi la thèse des dirigeants sionistes qui osent considérer comme un héros le nazi Shindler sous le prétexte qu’il a sauvé quelques centaines de juifs dont il exploitait le travail dans le cadre du nazisme ! Or si ceux là ont eu de la chance, les millions de juifs, de tziganes et de slaves exterminés, sans parler des résistants, communistes des démocrates, lui doivent eux leur mort, car ce sont les milliers de Shindler qui ont porté Hitler au pouvoir pour le compte du grand Capital allemand.

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 12:27

REPONSE DE L’ URCF a ACTION ANTIFASCISTE (2)

 

On notera d’ailleurs qu’en Italie nous assistons à une campagne, à laquelle participe Volproni et ses amis, visant à opposer le fascisme avant et après 1938, année où ont mise en place les lois raciales contre les juifs. Le fascisme sans l’antisémitisme serait-il acceptable ? Massacrer les démocrates, les communistes, abolir les libertés démocratiques serait-ce un détail ? Et combattre une population « par la famine, les massacres, l’expulsion, l’emprisonnement, la torture » ce que concèdent les auteurs à propos de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens, c’est quoi si ce n’est une politique génocidaire ? Sans chambre à gaz, mais à Gaza avec des armes à uranium enrichies et des armes comme le phosphore, voire même des armes chimiques inconnues.

 

L’article reproche qu’une liaison soit faite entre les victimes du nazisme (et les seules juives) et l’Etat d’Israël. L’argument est joué gauche, « position ultra démocrate », non matérialiste ». Tout ça pour nous dire que l’Etat sioniste « n’a aucun rapport moral ni culturel avec les populations juives européennes (ou non européenne d’ailleurs) ». On se moque de qui ? D’abord ce sont les sionistes qui en permanence utilise la terreur intellectuelle sur cette question, assimilant à du négationnisme, à de l’antisémitisme (avec tout ce que cela représente vu les crimes des nazis) toute critique de leur politique et toute remise en cause de la colonisation de la Palestine. Il s’agit donc de la réponse du berger à la bergère comme on dit. Mais secundo les colons, la population huive israélienne elle vient d’où si elle n’a pas de rapporta avec les Européens et les non Européens ? De la planète Mars ? D’autant qu’imbécillité pour imbécillité, quelques lignes plus haut nous avons appris que « le sionisme est un colonialisme porté par un mouvement petit-bourgeois (européen à la base) ». Il faudrait se mettre d’accord. Mais ce n’est pas tout, puisque  le sionisme est opposé de ce fait au nazisme « fruit (sic) de la bourgeoisie impérialiste » le sionisme étant manipulé par l’impérialisme ! Des braves gens trompés en quelque sorte ! C’est oublier que le sionisme est, historiquement, la forme juive de l’idéologie dominante à l’époque de l’impérialisme, celle du capital financier juif – comme il y a un capital financier protestant, catholique, etc. Et que dans les conditions de conquêtes coloniales l’ensemble des composantes idéologiques qui la compose s’aligne sur la partie réactionnaire, la plus agressive, la plus belliqueuse, etc… bref sa composante fasciste.

 

Nos auteurs ont un sens particulier de la démonstration ce dont témoigne l’extrait suivant « c’est un cadeau fait aux fascistes d’aujourd’hui que de comparer Israël aux Nazis, car toute personne sensée voit très bien que ce n’est pas le cas et sent l’antisémitisme qui se cache derrière de telles images » ! C’est assez confondant et un peu court comme argument. Et encore une fois, c’est évident qu’il y a des arguments qui relèvent de la polémique, mais c’est la dynamique même de la politique des dirigeants israéliens, de leur attitude vis-à-vis des Palestiniens qui conduit à faire des parallèles, car il faut empêcher le génocide, ou encore la déportation des Palestiniens comme cela a été évoqué lors de l’agression américaine contre l’Iraq. Et oui le nazisme a été une … politique coloniale. Ce qui a fait sa particularité, c’est qu’il a appliqué d’une manière concentrée en Europe ce que les colonialistes jusque là avait fait sur les autres continents. Et ce faisant il a porté jusqu’au bout, de manière industrielle, les politiques coloniales de génocide (les auteurs sont-ils au courant que les Indiens des Etats Unis ont été victime d’un génocide quasiment total, sans Auschwitz ni chambre à gaz ?), et par contre coup il est emblématique de toutes les politiques coloniales et jusqu’où elle peuvent aller. Loin de « vulgariser » le nazisme dire cela, c’est lui donner sa rationalité et sa singularité. Une fois les communistes décimés, les sociaux-démocrates liquidés, les partis démocratiques bourgeois réduits au silence, les Juifs allemands ont servi aux nazis à préparer le peuple allemand à considérer les étrangers (ce que les juifs allemands étaient de fait devenu avec les lois de Nuremberg) comme des ennemis. Puis en novembre 1938 avec la Nuit de Cristal, les juifs allemands ont été pris pour cible pour montrer aux Allemands, comment il faudrait se conduire lorsque la guerre imminente commencerait avec les populations conquises ! Et la solution finale c’est l’entraînement des SS et de la Wermarcht  à la liquidation de peuples entiers à l’Est à la veille de l’agression contre l’Union Soviétique. C’est dire que dénoncer la politique Israélienne comme une politique néonazi vis à vis des palestiniens, comme de son mépris vis-à-vis des résolutions de l’ONU, c’est loin de banaliser le nazisme et ses crimes ; c’est au contraire utiliser l’expérience vécue par les peuples pour empêcher que cela ne se reproduise sous d’autre forme. Et ce n’est pas à cela que travaille le site « Action Antifasciste » malgré son titre ronflant et ses analyses de café du commerce après trois verres de Ricard.

 

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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 13:18

 

Crise au Sp.a :

Plaidoyer en faveur d’un socialisme sans taches bleues

 

Nombre de progressistes en Flandre n’ont pas digéré que la présidente Caroline Gennez décide d’abandonner l’appelation « parti socialiste » dans le nom du SP.a. Le président du PTB, Peter Mertens, a réagi dans une carte blanche dans De Morgen du 19 janvier.

Peter Mertens

 

 

Durant la lutte contre le pacte des générations fin 2005, le SP-a a tenu son congrès à Hasselt. Des centaines de militants ABVV (FGTB neerlandophone) en colère contre la politiques des leaders du SP-a leur a tourné le dos de manière symbolique à l'entrée du congrès. Depuis le SP-a a perdu une partie importante de sa base industrielle. (Photo Solidaire, Dirk Holvoet)

Ils en ont fait un de ces gâchis : libéraliser le marché de l’énergie, jouer les pensions en Bourse, privatiser La Poste, brader la CGER, introduire les intérêts notionnels. Non, les « socialistes autrement » (appelation du SP.a en Flandre, ndlr) n’ont pas fermé les yeux sur la braderie libérale. Ils ont aussi retroussé leurs manches et y ont participé activement. La seule chose qui est restée dans la boutique, c’est le nom de la devanture, « parti socialiste ».

 

Et voilà maintenant qu’ils l’envoient à la poubelle aussi. Qu’il n’y ait pas de malentendu : nous ne nous en réjouissons pas. Le « socialisme autrement » de Vande Lanotte, Vandenbroucke et Gennez a affaibli toute la gauche au Nord du pays.

 

La voie que nous avons choisie est claire. L’an dernier, notre parti a tenu un congrès de renouveau. Le PTB s’est mué en un parti ouvert et souple, avec une colonne vertébrale solide. Un parti pour un socialisme sans taches bleues. Après le Pacte des générations, 700 personnes, surtout des syndicalistes, ont trouvé un nouveau foyer, chez nous. Nombre d’entre eux sont passés du SP.a (et du PS) au PTB : « Je ne veux pas être gagné par le cynisme. Je ne veux plus rester les bras croisé et penser que ça ne changera jamais ni ne s’améliorera », ont dit beaucoup à l’époque.

 

Avec tous les nouveaux membres, nous avons élaboré un programme d’action. Un programme qui peut marcher sur le terrain. Car, sans réponse, tout le terrain est prêt à être envahi par des personnages tout bleus comme Jean-Marie Dedecker. Qui veut ramener la pension légale au niveau du seuil de pauvreté. Qui veut supprimer les allocations des jeunes en stage d’attente. Qui veut que vous payez 400 euros par mois pour une assurance pension privée. Qui veut encore plus de privatisations… Mais qui veut ça alors que les gens veulent la sécurité ? La sécurité de leur épargne et de leur pension,  de leurs soins de santé, du pouvoir d’achat, menacé entre autres par les factures d’énergie exorbitantes. Et, surtout, la garantie de leur emploi.

 

Grand temps pour une Table ronde des socialistes

Aujourd’hui, c’est le moment d’attraper le taureau par les cornes. Si rien ne bouge, rien ne changera non plus. Nous voulons une banque publique afin d’y mettre nos économies en lieu sûr. Nous voulons de bonnes pensions légales, une diminution de la TVA sur le gaz et l’électricité et l’instauration du modèle kiwi pour des médicaments moins chers. Nous voulons un moratoire sur les licenciements au sein des entreprises qui réalisent des bénéfices faramineux.

 

Si le PTB gagne en influence, il y aura une voix à même de répondre aux adorateurs du marché libre. La crise a ébranlé les sanctuaires de ces adorateurs du libre marché. L’intérêt égoïste ne mène pas à plus de prospérité. Le marché n’assure pas de meilleurs services. La Bourse ne nous apporte pas le capitalisme populaire.

 

Cent mille emplois sont sur un siège éjectable. Il n’est plus temps de traîner. Il y a urgence. Les amis, réunissons-nous autour d’une réponse socialiste à la crise. N’est-ce pas possible ? Vouloir, c’est pouvoir : tel était le nom du premier syndicat des dockers. Ne venez pas me dire que ce n’est pas possible, une sécurité sociale forte, du travail pour tous, une répartition équitable des revenus, des pensions décentes et des soins de santé convenables. Dites plutôt qu’il n’est pas possible  que ce soient les travailleurs qui doivent casquer pour la crise. Aux socialistes du nouveau SP.a et au SP.a Rood, le PTB propose aujourd’hui une Table ronde des socialistes. Afin de faire en sorte qu’on agisse. C’est urgent, mais c’est possible. 

 

Peter Mertens, président du PTB

 

 

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